Révérends Pères, moines et moniales, chers frères et sœurs dans le Christ, recevez notre bénédiction épiscopale !

Que la paix du Seigneur soit sur vous !

C’est le jour de la Résurrection, Peuples, rayonnons de joie !

C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur,

De la mort à la vie, De la terre aux cieux,

Christ Dieu nous a fait passer, Chantons l’hymne de la victoire !

(Canon Pascal)

Toutes réflexions à propos de la célébration des fêtes de Pâques nous mènent au Sépulcre du Seigneur – lieu où s’est réalisée l’union de Dieu à l’homme. La participation à la mort du Christ est le commencement de la maturation à la résurrection. Par le Saint Sacrement du Baptême, nous nous débarrassons du « vieil Adam » pour devenir le « nouvel Adam » de l’Eglise. Depuis lors, notre vocation est de vivre selon les principes des commandements de Dieu.

Quand une personne s’unit au Christ, elle meurt avec lui, et en même temps, elle ressuscite à une vie nouvelle. L’essence de ce processus complexe est la création d’un homme à la ressemblance de Dieu.

Devenus icônes de Dieu, nous sommes appelés à transformer le monde terrestre qui nous a été confié aussi longtemps que le Seigneur lui donnera d’exister.

Célébrer Pâques nous rend conscients du poids des paroles de l’Apôtre Paul : « Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine » (1 Cor. 15:14). Cette vérité sur le Christ et sur sa résurrection n’est accessible que dans le domaine de la foi. La foi est un don de Dieu, elle est la réponse incarnée de l’homme à la révélation.

Le christianisme – c’est la religion de la Résurrection. Croire au Christ qui est mort n’a rien d’extraordinaire. « C’est sur cette résurrection qu’est établie notre foi. Les païens, les impies et les juifs croient bien à la passion du Sauveur, mais les chrétiens seuls croient à Sa résurrection » (Saint Augustin).

Chers frères et soeurs dans le Christ !

Notre lot est de vivre au tournant du siècle, voire même au tournant des civilisations. De nos jours, le monde bouillonne d’une anxiété comme il n’en a pas connu depuis très longtemps. Seul Dieu sait quand le vin est prêt, et lorsque le processus de fermentation est  terminé. Nous sommes partie prenante de ce processus, ainsi que tout notre peuple et notre patrie, ici sur terre.

Aujourd’hui les Ukrainiens ressemblent aux anciens Juifs errant dans le désert, à la recherche de la terre promise par Dieu. Que cherchent des millions de nos frères et sœurs qui se sont dispersés dans toute l’Europe et même de par le monde ? Est-ce une recherche strictement matérielle, ou celle d’un bien-être spirituel, ou bien cherchent-ils des idées nouvelles pour la construction de l’Ukraine à laquelle rêvait notre grand poète Taras Chevtchenko ?

Quoi qu’il en soit, nous devons nous rappeler que nous ne sommes que de passage sur la terre. Nous sommes nés selon la volonté de Dieu dans un temps imparti à chacun d’entre nous et nous avons le devoir de manifester notre essence chrétienne. Nous sommes appelés à être les témoins heureux d’un Dieu, maître de l’histoire de l’univers, maître de notre histoire personnelle, de l’histoire de notre nation et de l’Eglise.

Nous avons de bonnes raisons de remercier Dieu. Voyez ! Dieu nous a donné une patrie, dans laquelle notre Eglise peut librement exercer sa mission. C’est un grand don ! Comme le don de notre propre liberté personnelle, qui se manifeste, en particulier, par notre liberté de nous déplacer dans le monde entier. Mais la liberté n’est pas uniquement un don fait à l’homme, c’est aussi pour lui un défi. Nous devons vivre avec le sens de notre responsabilité, non seulement la responsabilité de notre propre salut, mais aussi celle de l’état d’esprit de notre peuple, des organismes gouvernementaux, et enfin l’état du monde que nous laisserons à nos descendants.

Frères et soeurs !

Dans sa lettre apostolique « Au début du nouveau millénaire », le pape Jean Paul II nous transmet de nombreuses réflexions sur le travail qui nous attend dans l’avenir. Il y fait référence aux événements de l’Evangile. Quand le Christ finit de prêcher depuis la barque de Pierre, il demanda aux apôtres d’« avancer au large » (Luc 5:4). Alors, vous non plus, n’ayez pas peur d’aller sonder les profondeurs de votre vie personnelle, de la vie familiale, de la vie sociale, et enfin la profondeur de la vie de notre patrie et de celle du monde. Réfléchissez, n’êtes-vous pas, par hasard, un obstacle au mouvement ? Votre posture est-elle sans tâche ?

Le pape considère que nous devons nous rappeler avec gratitude du passé, de tout cœur vivre notre vie contemporaine et avec confiance nous ouvrir vers le futur.

Frères et soeurs bien-aimés !

En cette fête des fêtes prions pour que, avançant au large, nous ne nous noyions pas, mais que nous trouvions la terre ferme et la sagesse. Prions pour la fin de la guerre en Ukraine, que les gens ne meurent plus de mort prématurée, qu’ils aient assez de temps pour trouver leur propre icône de Dieu.

Que ce temps de Pâques nous remplisse de joie, d’espoir et de force, que nous soyons poussés « au large » et qu’avec un profond courage nous puissions faire face aux défis sur notre chemin. Que le Christ ressuscité qui nous rejoint sur la route et se laisse reconnaître – comme aux disciples d’Emmaüs qui l’ont reconnu quand il a rompu le pain – nous trouve vraiment prêts à discerner son visage et à donner de l’inspiration à nos frères, vers qui nous nous hâtons pour leur annoncer la bonne nouvelle : « Nous avons vu le Seigneur ! »

Que la bénédiction du Christ ressuscité soit sur nous tous, sur nos familles, notre église, que Sa Grâce se répande sur notre merveilleuse patrie ! Amen.

Christ est réssucité ! Il est vraiment réssuscité !

Munich, Londres, Paris et Rome, le 7 avril 2017, samedi de la Résurrection de Lazare

Monseigneur Petro (Кryk)

Exarque Apostolique pour le Ukrainiens d’Allemagne et de Scandinavie

Monseigneur Hlib (Lonchyna) 

Evêque de l’Éparchie de la Sainte Famille de Londres des Ukrainiens

Visiteur Apostolique pour les Ukrainiens d’Irlande

Monseigneur Dionyse (Lachovicz)

Visiteur Apostolique pour les Ukrainiens d’Italie et d’Espagne

Monseigneur Borys (Gudziak)

Evêque de l’Éparchie Saint Volodymyr le Grand de Paris des Ukrainiens

Visiteur Apostolique pour les Ukrainiens de Suisse et du Bénélux