S’il est un sujet étrange et difficile actuellement, même pour des catholiques pratiquants, c’est bien celui de la Confession qui est en réalité le sacrement de la réconciliation. Ce qui devrait enthousiasmer dans cette démarche nous apparaît souvent comme une obligation pénible.
La paroisse Saint Michel Archange de Lille-Croix s’est inscrite dans le mouvement, non seulement de l’Eparchie Saint Volodymyr Le Grand de Paris, mais plus globalement dans celui de l’Eglise toute entière pour laquelle le Pape François a promulgué cette année 2016 « Année de la Miséricorde ». Elle a été très heureuse de recevoir le Père Volodymyr Nesterenko les 1er et 2 octobre dans le cadre de cette mission.
Dans un premier temps, un groupe de paroissiens s’est réuni autour de lui, le Samedi 1° octobre 2016, pour écouter une explication sur la confession : définition et sens. En effet, l’Evangéliste Luc (chap.6, verset 36) nous encourage à nous montrer « miséricordieux comme notre Père est miséricordieux ». Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? Voici ce que nous a dit le Père Nesterenko :
Première question : Pourquoi une Année de la Miséricorde a-t-elle été proclamée ?
« Pour éprouver la joie de nous retrouver avec le Christ parce que nous nous étions perdus », répond le Père Nesterenko. Et aussi pour retrouver les hommes, notre prochain. Les chrétiens oublient souvent cette réalité et oublient donc la Confession. Pour être capable d’être miséricordieux comme le Père, envers nous-mêmes et envers les autres, il faut Le rencontrer dans le sacrement de la réconciliation. Les hommes d’aujourd’hui sont pris dans la perte du sens du péché et, par conséquent, dans la perte de la vérité. Chacun, dans la confession, est donc invité à lire dans sa propre conscience avec réalisme et vérité.
Deuxième question : Qu’est-ce que la Confession et pourquoi se confesser ?
C’est un signe important que veut donner cette Année de la Miséricorde. Dans la confession, nous rencontrons un Père qui pardonne pour faire l’expérience du pardon et de la miséricorde de Dieu. Le chrétien ne doit pas oublier que ce sacrement a été institué par le Christ lui-même qui a dit : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Jean, chap.20, verset 23. Saint Paul écrit également dans son Epître II aux Corinthiens (chap.5, verset 18) : « Et le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ qui nous a confié le ministère de la réconciliation. »
Il est vrai que la notion de péché semble entraver notre liberté humaine. Mais pour le chrétien, se confesser, c’est avoir une juste conception du péché : acte volontaire, négatif, qui veut du mal. C’est engager sa propre responsabilité, sa volonté et sa liberté dans cet acte. Or, par le sang qu’Il a versé, le Christ accorde son pardon à tous. L’unique explication pour la confession, c’est que le Christ a dédié cette fonction à l’Eglise à travers ses serviteurs comme l’a écrit Saint Jean dans le verset 23 du chapitre 20 cité plus haut.
Le symbole de la confession est le prêtre qui, par l’absolution, remet les péchés et accorde le pardon inconditionnel de Dieu pour toutes nos fautes.
Troisième question : comment se confesser ?
- Pour se confesser, le chrétien commence par effectuer son examen de conscience : faire une liste de ses péchés est certes une méthode acceptable mais le plus important est de se mettre en présence de Dieu. Et la meilleure façon d’y parvenir est de lire et d’écouter régulièrement la Parole de Dieu à travers la Bible et l’Evangile. C’est elle qui éclairera et dévoilera nos manquements vis-à-vis de Dieu et des autres.
- Un autre élément essentiel de la confession est le regret, c’est-à-dire, avoir la contrition pour nos manques d’amour, nos péchés, c’est reconnaître notre manque d’amour envers Dieu et envers nos frères. Se confesser, c’est non seulement renouer mais aussi continuer notre dialogue avec Dieu.
- Enfin, en donnant l’absolution, autrement dit le pardon pour nos péchés, le prêtre donne également une « pénitence ». Cette pénitence ne doit pas être considérée comme un châtiment mais comme « un médicament » pour nous soigner et nous guérir.
Enfin, la confession ne peut en aucun cas entretenir un sentiment de culpabilité. Le pardon pour les fautes confessées est définitif et total. Il faut donc repenser le sens de la confession dans le sens non d’une culpabilisation mais d’une invitation à aimer Dieu davantage, à ne pas interrompre notre dialogue avec Lui. Quand Dieu est le centre de notre vie, quand nous Lui donnons un espace, nous sommes davantage en harmonie avec nous-mêmes, avec les autres, avec son Eglise.
Le chrétien doit repenser ce que représente la confession pour sa vie spirituelle. Dieu seul peut pardonner. Et seule la personne qui expérimente la miséricorde, en l’occurrence, ici, dans la confession, peut être miséricordieuse pour les autres.
La confession n’est pas un tribunal mais il n’est pas évident de se sentir pardonné, de nous aimer nous-mêmes. Parfois, le sentiment de culpabilité subsiste. Alors, il faut nous rappeler que « nous sommes rachetés et pardonnés », que Dieu ne peut nous sauver sans notre collaboration. Il nous offre cette possibilité dans la confession dont le prêtre n’est qu’un instrument.
La confession est un lieu où la grâce circule, où Dieu nous sanctifie et où Il se rend aussi présent dans notre vie. A l’issue de cette leçon, des questions ont été posées au Père Nesterenko qui a répondu en nous éclairant sur les positions de l’Eglise. Et le groupe lui a posé de nombreuses questions touchant notamment à divers sujets actuels. Nous remercions le Père Nesterenko pour l’accueil qu’il a donné à nos questionnements parfois forts peu conventionnels. La visite s’est terminée le Dimanche 2 octobre 2016 par…des confessions et une Liturgie célébrée avec le prêtre de notre paroisse, le Père Ihor Nakonychnyy.
Nous souhaitons aux autres paroisses que le Père Nesterenko visitera autant de joie sereine à l’écouter que nous. Et, toute petite paroisse que nous sommes, comme nous sommes heureux de participer à cette proposition que le Pape François a initiée et de nous sentir membres de notre Eparchie et de l’Eglise universelle en cette année de la Miséricorde !
Maria Denysenko