1 Co 6,12-20
Nous sommes au seuil du grand Carême. Les lectures des quatre dimanches avant le Carême nous introduisent à l’esprit de ce temps spécial pour le bénéfice de nos âmes. Ils nous incitent à regarder nos vies dans la lumière du grand amour de Dieu envers nous. C’est cela qui nous donnera la motivation et la force de profiter du temps pénitentiel pour notre bien.
Saint Paul, écrivant aux Corinthiens, nous met en garde pour bien comprendre notre vie et notre corps.
Il commence par citer des dictons populaires : « “Tout m’est permis”, dit-on, mais je dis : Tout n’est pas bon. “Tout m’est permis”, mais moi, je ne permettrai à rien de me dominer » (1 Co 6,12).
C’est une vérité évidente, mais souvent on n’y donne pas beaucoup d’importance, car les dictons reflètent non seulement ce que nous pensons, mais aussi comment nous agissons. Il est bon de boire un verre, mais il n’est pas toujours bon, quand on a un foie malade ; il n’est pas bon non plus, quand on est alcoolique car on ne doit pas permettre que la bouteille domine la personne.
Ce sont des principes généraux. Maintenant l’apôtre applique la théorie à la pratique donnant deux exemples.
Le premier c’est le ventre. « Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ». La conclusion ne se fait pas attendre : « Or Dieu fera disparaître et ceux-ci et celui-là ». Après la mort la fonction du ventre, comme aussi des aliments, se finira.
Désormais Paul présente le deuxième exemple pour arriver à ce dont il veut enseigner aux chrétiens : « Le corps n’est pas pour la débauche, il est pour le Seigneur, et le Seigneur est pour le corps » (v. 13). Voici le principe à partir duquel il faut commencer. Tous ce que nous sommes et que nous avons, vient du Seigneur. Pour cette raison, on doit utiliser nos forces et nos corps selon ce que Dieu a prescrit. On utilise un balai pour nettoyer le sol ; il ne faut pas s’en servir pour laver la vaisselle.
L’affirmation que notre corps est pour le Seigneur n’a pas une explication seulement logique ; il y a aussi un sens théologique. « Dieu, par sa puissance, a ressuscité le Seigneur et nous ressuscitera nous aussi » (v. 14). Nos corps n’existent pas uniquement dans ce monde matériel, il est destiné pour la vie éternelle.
Ensuite, l’apôtre continue son exposition en disant « Ne le savez-vous pas ? » C’est comme dire : est-ce que ces choses ne sont pas bien évidentes ?
Maintenant, Paul donne deux raisons pourquoi il faut fuir la débauche. « Vos corps sont les membres du Christ. Vais-je donc prendre les membres du Christ pour en faire les membres d’une prostituée ? Absolument pas ! » (v. 15). Et la deuxième : « Tous les péchés que l’homme peut commettre sont extérieurs à son corps ; mais l’homme qui se livre à la débauche commet un péché contre son propre corps » (v. 18).
Par conséquent, il y a deux raisons pourquoi les actes corporels impures sont péchés : parce qu’ils insultent Dieu autant qu’ils offensent nos corps. Ce n’est pas une question de petite importance. Il faut bien comprendre la grande dignité du corps humain : « Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint, lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car vous avez été achetés à grand prix » (v. 19-20). Nous ne nous appartenons pas car nous sommes créés par Dieu et sauvés par notre Seigneur Jésus Christ. En nous souvenant de notre provenance, nous serons motivés ainsi à sauvegarder notre dignité.
Saint Paul donc termine son enseignement en nous exhortant : « Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps » (v. 20).
Senlis, église des Saints Borys et Hlib, 13 février 2022
Paris, cathédrale Saint Volodymyr le Grand, le 20 février 2022