Homélie de Mgr Lonchyna pour le dimanche du PARDON (36ème dimanche après la Pentecôte)

Mt 6,14-21

Demain, nous entrons dans le grand carême pour nous préparer à la fête de Pâques. Il y a trois moyens de profiter de ce temps spirituel :

prier, jeûner et faire l’aumône.

La prière nous rattache à la source de notre vie. Elle ouvre nos cœurs à participer à la vie divine que Dieu veut partager avec nous. La prière n’est pas seulement ce que nous disons à Dieu, mais, en premier lieu, ce que le Seigneur nous dit. Pour cette raison, il faut se donner du temps et du silence pour l’écouter. Nous entendons plusieurs voix différentes, et chacune cherche à attirer notre attention, nous propose quelque chose, nous incite à faire, à acheter ou aller quelque part pour éprouver des sentiments agréables, pour nous distraire. Parmi toutes ces voix, il y a aussi la parole que Dieu nous adresse. L’entendons-nous ? Le grand carême est un temps propice pour laisser de côté les multiples sons et chercher l’unique voix qui nous aime et qui veut nous donner la vie. C’est la prière qui nous donne la force de choisir cette voix divine.

Le jeûne lui aussi nous donne une leçon précieuse pour notre vie spirituelle. Nous sommes habitués à vouloir satisfaire nos besoins rapidement. Nous avons des désirs – et voilà, nous nous attendons à ce qu’ils soient réalisés tout de suite. Mais pour cela, nous ne nous apercevons pas de la faim qu’on a d’avoir quelque chose plus élevé dans la vie. Chaque personne a soif de Dieu, mais souvent les affaires de la vie nous en distraient. Eh bien, le but du jeûne est exactement de nous rappeler de cette caractéristique humaine. Quand nous nous sentons affamés, nous nous souvenons que Dieu est plus important que tous nos besoins physiques.

Enfin, le carême nous encourage à faire l’aumône, à aider ceux qui ont moins que nous. Pour comprendre l’exigence de la bienfaisance, il est important de se souvenir que nous, l’Église, ne sommes pas une organisation, une institution, une corporation. Nous sommes un corps, un organisme vivant. Quand une partie de notre corps nous fait mal, c’est tout le corps qui souffre. Quand une personne est blessée, nous le sommes tous nous aussi. Pour cette raison il faut être solidaire avec nos prochains plus pauvres.

Chers sœurs et frères, profitons du temps du carême pour approcher le Fils de Dieu qui vient pour donner sa vie pour nous. Donnons au Seigneur notre temps dans la prière ; offrons-lui nos petits sacrifices pour être plus conscients de notre faim de Dieu ; partageons nos biens avec les pauvres pour reconnaître la face de Jésus dans leurs yeux. C’est ainsi que nous pourrons vraiment rencontrer le Christ crucifié et ressuscité des morts.

Paris, cathédrale Saint Volodymyr le Grand, le 14 mars 2021