Homélie de Mgr Lonchyna pour le Dimanche des Rameaux

Jn 12,1-18

En ce dimanche des Rameaux, trois gestes prophétiques nous sont proposés par la parole de Dieu : la résurrection de Lazare (11,1-45), l’onction de Jésus faite par Marie (Jn 12,1-10) et l’entrée du Messie à Jérusalem (12,12-19 ; Mt 21,1-11 ; Mc 11,1-10 ; Lc 19,28-40).

Jésus a été informé de la maladie de son ami Lazare, mais il n’est arrivé à Béthanie que quatre jours après son décès. Quelqu’un dans la foule rassemblée sur place exprime sa déception en disant : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » (Jn 11,37). Mais Jésus avait là un but très clair : laisser Lazare mourir pour ensuite le tirer de l’Ades. Cela a été un geste prophétique pour préparer ses disciples à sa propre résurrection. En relevant Lazare, Jésus a préfiguré son retour des morts la semaine suivante. Il a expliqué son action en priant : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé…, afin qu’ils croient que c’est Toi qui m’as envoyé » (11,41-42). Tout a été fait en fonction de la mission dont le Père l’a chargée.

Les sœurs de Lazare ont offert « un repas en l’honneur de Jésus » (Jn 12,2) pendant lequel Marie a accompli un geste de respect pour l’invité : elle l’a oint avec « une livre de parfum très pur et de très grande valeur » (v. 3). Mais Jésus en a donné une nouvelle interprétation : elle a « [observé] cet usage en vue du jour de mon ensevelissement » (v. 7).
Le Seigneur prépare ses amis non seulement à accepter sa mort en croix, mais aussi à sentir – comme le parfum dans l’air – la splendeur du salut qu’il va offrir au monde.

Ensuite, Jésus entre à Jérusalem aux acclamations d’une grande foule : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d’Israël ! » (v. 13). Mais, à la différence des rois de la terre, il le fait humblement sur « un petit âne » (v. 14). Par cet acte, il montre que ce n’est pas avec la force du pouvoir qu’on honore Dieu, mais dans l’humilité qui s’exprime dans la charité et le service pour les autres.

Chers sœurs et frères, en célébrant le dimanche des Rameaux, élevons, nous aussi, nos voix en saluant Jésus dans son entrée messianique à Jérusalem. Voyons la résurrection de Lazare comme une anticipation de la résurrection du Christ. Apprécions l’acte de Marie comme un geste d’amour et de reconnaissance. Acclamons Jésus comme notre Roi et Seigneur en imitant son humilité et son sacrifice de soi.

Senlis, église des Saints Borys et Hlib, le 28 mars 2021