Homélie de Mgr Hlib pour le Dimanche des Saints Pères du VIIe Concile œcuménique

Ce dimanche, nous fêtons les saints pères du VIIe concile œcuménique qui s’est déroulé à Nicée en l’an 787. Il a été convoqué pour vaincre l’hérésie de l’iconoclasme, c’est-à-dire, la loi des empereurs byzantins interdisant la vénération des icônes, signe d’idolâtrie. La loi disait qu’on ne devait pas se prosterner devant un morceau de bois sur lequel est peint l’image d’une personne sacrée. 

L’Église, en revanche, défendait la vénération des icônes en disant qu’on ne dit pas les prières au bois de l’icône. Elles s’adressent à la personne divine ou au saint représentés sur l’icône.

La base théologique de la vénération des icônes se trouve dans l’incarnation de notre Seigneur. Existant comme esprit incorporel, la deuxième personne de la Trinité s’est faite chair en prenant un corps humain, devenant donc visible. Pour cette raison, il est légitime de peindre le Dieu invisible come un être visible. Cette doctrine, fondée sur les écrits de saint Basile le Grand, a été élaborée principalement par saint Jean le Damascène. 

Les icônes possèdent des valeurs artistiques et pédagogiques, bien sûr. Mais le grand mérite des icônes est dans la présence des personnes saintes représentées. Nous ne nous mettons pas devant une icône surtout pour l’admirer, mais pour rencontrer la personne vivante du Christ, de la Mère de Dieu, ou du saint ou de la sainte. Pour cela l’icône est un symbole – non pas une chose irréelle, comme, par exemple, nous écrivons : « je vous embrasse symboliquement ». Plutôt il s’agit de comment les orientaux entendent le mot. 

Le symbole est une chose visible, qui indique un être invisible. Dans ce sens il nous rend présent la personne sacrée. Pour cette raison nous pouvons adorer Dieu et vénérer les saints et leur adresser nos supplications.

Valorisons donc les nombreuses icônes qui se trouvent dans nos églises et chez nous. En les voyant souvenons-nous de la divine présence, dans notre vie, de Dieu et de nos sœurs et frères, les saints. En nous souvenant d’eux, nous pouvons élever notre prière pour adorer le Seigneur et glorifier ses saints, en les remerciant et en leur demandant leur soutien.

Paris, cathédrale Saint Volodymyr le Grand, le 25 octobre 2020