Jn 3,13-17
Ce dimanche est spécial par deux symboles de l’amour de Dieu envers nous : la croix et l’eucharistie. Nous nous préparons pour la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix que nous fêterons la semaine prochaine mais hier nos enfants ont fait leur première confession et aujourd’hui recevront la sainte communion.
L’évangéliste Saint Jean nous parle d’un épisode de l’Ancien testament qui préfigure la croix de Jésus : c’est le serpent de bronze élevé par Moïse dans le désert. Les Israéliens, libérés de l’esclavage en Égypte, pendant la traversée du désert avaient perdu courage et avaient récriminé contre Dieu et contre Moïse. Dieu leur envoya des serpents qui mordirent le peuple, dont beaucoup moururent. Quand le peuple se repentit, le Seigneur dit à Moïse de faire un serpent brûlant au sommet d’un mât. « Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie » (Nb 21,9).
De même, Jésus a annoncé qu’il serait élevé sur la croix, « afin qu’en lui tout homme qui croit, ait la vie éternelle » (Jn 3,15). De quoi s’agit-il ? Il s’agit de croire en l’amour et en la bonté de Dieu de vouloir sauver chaque personne. Il dit que tel homme « a » la vie éternelle, Il ne dit pas « aura ». La vie éternelle n’est pas un temps du futur, elle est déjà présente. La vie éternelle, c’est vivre dans le présent, en cherchant à faire du mieux possible ; c’est construire la civilisation d’amour dans notre monde plein de violence ; c’est rebondir quand nous avons échoué.
D’où vient la force de croire et de vivre la vie éternelle dans le moment présent ? Elle vient quand nous regardons la croix de Jésus Christ et croyons dans la vie qui procède de sa mort. C’est pour cela que nous chanterons la semaine prochaine : « Devant ta Croix, Seigneur notre Dieu, nous nous prosternons et nous glorifions ta sainte Résurrection ».
Le deuxième symbole de l’amour de Dieu est la sainte eucharistie – le mystère du corps et du sang de notre Seigneur. C’est en mémoire de la crucifixion que Jésus a institué ce sacrement : afin que nous évoquions le sacrifice d’amour fait pour notre salut et nous nous unissions à Jésus. Quel don magnifique ! Jésus ne nous a pas laissé simplement un geste, une mémoire ou une relique de lui ; Il se donne lui-même à nous !
Chers sœurs et frères, chers enfants, reconnaissons dans la croix de Jésus et dans le mystère du corps et du sang du Christ l’immense amour que Dieu a pour nous. Vivons dignes de cet amour, puisons-y la force de poursuivre dans les épreuves de la vie et grandissons dans les vertus pour témoigner devant les autres que notre Dieu est bon et « éternel est son amour » (Ps 135,1).
Vincennes, église de Tous les Saints, le 20 septembre 2020