Évangile de l’Aveugle-né : Jn 9,1-38
L’évangile d’aujourd’hui nous montre l’exemple de deux chemins : celui – des ténèbres à la lumière, et l’autre – en sens inverse.
Le jeune homme, aveugle dès la naissance, reçoit de Jésus le don de la guérison – il voit pour la première fois dans sa vie ! Peu à peu l’aveugle-né perçoit la voie vers l’illumination. Il reconnait que celui qui l’a guéri est « l’homme qu’on appelle Jésus » (Jn 9,11). L’aveugle-né se trouve encore au niveau de la nature : « l’homme Jésus » a fait une guérison, il a ouvert les yeux de son corps. Cependant, ceci n’est pas le plus grand miracle ; il est encore à venir.
En réfléchissant sur l’évènement, il arrive à la conclusion que « c’est un prophète » (v. 17). L’aveugle-né reconnait que cela n’a pas été un tour de magie mais qu’il y a là un fond spirituel. En effet, il l’a ensuite admis, « si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » (v. 33). Cette croyance a ouvert ses yeux spirituels pour recevoir la grâce : celle de croire « au Fils de l’homme » (v. 35). Avec l’assertion : « Je crois, Seigneur » et le geste d’adoration, « il se prosterna devant lui » (v. 38), l’aveugle-né a vaincu les ténèbres ; il est arrivé à la lumière de Dieu.
En revanche, les pharisiens – docteurs de la loi et de la parole de Dieu, qui ont pensé avoir la lumière de la révélation de Dieu, ont peu à peu régressé vers les ténèbres. Leur erreur a été de ne pas accepter l’évidence mais de nier a priori la possibilité que Dieu puisse agir par Jésus. Ils sont influencés par la colère, la jalousie et la haine. Enfin, ils sont arrivés à la conclusion que « cet homme est un pécheur » (v. 24) ! Le Fils de Dieu ! Dans quelles ténèbres sont-ils tombés !
Chers sœurs et frères, nous aussi sommes en chemin. Il n’y a que deux options : soit le chemin de la lumière soit celui des ténèbres ; celui de la vie face à la mort ; soit le chemin de Dieu, soit le chemin de Satan.
Marcher sur l’une ou l’autre voie dépend de nos décisions de chaque jour. Quand nous choisissons de servir à la place de manipuler, de se servir des autres ; quand nous acceptons les contrariétés de la vie au lieu de s’impatienter ; quand nous pardonnons et ne nous permettons pas de nous envelopper par la haine ou la revanche – nous choisissons Dieu et la voie de la lumière, parce que « Dieu est lumière… si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché » (1 Jn 1,5.7).
Nous pouvons le faire ! Nous pouvons vivre dans la lumière de Dieu car le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
Paris, cathédrale Saint Volodymyr, le 24 mai 2020