Homélie de Mgr Hlib pour le 5ème dimanche de Pâques, de la Samaritaine

Paris, cathédrale Saint Volodymyr, le 17 mai 2020

Dans la mythologie grecque il y a l’histoire de Prométhée. C’était un des titans qui avait volé le feu des dieux pour le donner aux humains. Pour le punir, Zeus l’a fait attacher à un rocher dans le Caucase et chaque jour un aigle lui dévorait le foie qui, chaque jour se renouvelait. Le feu représente la connaissance que les dieux gardaient jalousement pour eux-mêmes pour ne pas la partager avec les hommes.

Nous aussi parfois gardons notre foi comme le mythe de Prométhée, en pensant que Dieu ne veut pas partager avec nous Sa connaissance, Sa fortitude, Sa grâce. L’évangile d’aujourd’hui sur la femme près du puits désavoue cette pensée. Jésus n’a pas voyagé en évitant la Samarie, comme les Juifs d’habitude le faisait. Il est allé directement au cœur de la misère humaine, là où les gens avaient besoin de lui. Il a cherché une personne qui était seule, désespérée et perdue.

A cette époque, il n’était pas convenable qu’un homme parle avec une femme en public. De plus dans son dialogue avec la femme au puits, Jésus l’a étonnée par Son discours, par Ses paroles étranges (l’eau vive qui va la désaltérer) et, enfin, par Ses exigences morales (« celui que tu as maintenant n’est pas ton mari » : Jn 4,18). Vraiment, il ne s’est pas laissé fléchir. Il a voulu conduire cette âme perdue au salut, qu’elle puisse croire en elle-même, changer ses habitudes coupables en vertus. De son côté, la Samaritaine est ensuite devenue une évangélisatrice, en annonçant aux citoyens « le Sauveur du monde » (v. 42).

Chers sœurs et frères, c’est là l’image de la miséricorde du Seigneur ! 

Dieu ne cesse pas de nous chercher là, où nous nous trouvons : dans le péché, découragés, même abandonnés. Mais jamais Il ne nous laisse dans nos situations pénibles. Il nous élève, en nous redonnant l’espoir. 

En même temps Dieu est miséricordieux autant qu’Il est exigeant. Il ne pardonne pas nos offenses pour nous laisser dans le péché, mais Il nous montre la voie pour en sortir : à savoir s’abandonner à Son amour et observer Ses commandements. Parce que c’est seulement en suivant Ses préceptes que nous pourrons être libérés de l’esclavage du mal. 

Jésus nous a précédé sur cette route et Il a vaincu. 

Nous aussi pouvons être victorieux parce que le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !