Évangile selon Luc 10,25-37 – Le bon samaritain
L’évangile d’aujourd’hui nous raconte la parabole très connue du bon Samaritain. Qu’est-ce qui a poussé Jésus à délivrer cet enseignement ? C’était la question d’un docteur de la Loi pour mettre Jésus à l’épreuve en lui demandant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » (Lc 10,25). La réponse de Jésus a été simple : obéir à la Loi en aimant Dieu et ton prochain.
Aujourd’hui je voudrais proposer une réflexion sur les commandements. Pourquoi les commandements sont importants ? Sont-ils des règlements qui nous imposent des fardeaux ou ont-ils quelque chose qui répond aux besoins de notre vie ?
Pensons un peu aux machines que nous achetons pour nous aider dans la maison, par exemple, un congélateur. Il doit congeler les aliments pour les garder plus longtemps. Mais s’il n’atteint pas les températures sous zéro – s’il ne remplit le commandement, pour ainsi dire, d’atteindre les basses températures – il ne remplit pas sa fonction. Et nous ne pouvons pas l’utiliser.
Les commandements que Dieu nous donne ont le but de faire « fonctionner » ou de « régler » la vie humaine, non pas de la compliquer. La preuve simple en est dans la constatation que dans le monde entier tous les peuples de toutes les civilisations suivent les mêmes règles.
Tous diront qu’il est juste d’honorer ses parents, de ne pas tuer, de ne pas dire des mensonges, de ne pas voler les femmes ou les biens d’autrui. De plus, on ne loue pas la lâcheté, ou la traîtrise, ou l’injustice dans le monde. En revanche, il existe un consensus parmi les hommes que ceux-là sont des signes de dégradation, qui ne promeuvent pas le progrès de la vie humaine. Ce sont des lois écrites dans la nature. La Bible dira : dans le cœur humain. Le fondement de ces lois est en Dieu.
Pour cela Jésus réitère que c’est en aimant Dieu qu’on peut promouvoir la vie humaine et donc aussi la société. Par conséquent, l’amour de Dieu nous incite à montrer cet amour en aimant aussi nos prochains. Pour cette raison, à la deuxième demande de son interlocuteur – « Et qui est mon prochain ? » (v. 29) – le Maitre a prononcé la parabole que nous connaissons tous.
Chers sœurs et frères, on ne commence pas la vie spirituelle par les commandements, mais par la reconnaissance de la bonté que Dieu a envers nous. Quand nous sommes convaincus de la grandeur de l’amour du Seigneur pour nous, nous répondons naturellement avec la gratitude. Ensuite, la gratitude nous encourage à voir dans chaque personne, notre prochain et de lui faire du bien, quelle que soit son origine, sa race ou sa religion.
Voilà le sens de la parabole du bon Samaritain.
Senlis, église Saints Borys et Hlib, le 22 novembre 2020
Paris, cathédrale Saint-Volodymyr-le-Grand, le 29 novembre 2020