Nous voudrions fréquemment entendre des mots doux, plaisants, pacifiques quand nous lisons les saintes écritures car nous sommes un peuple paisible. Quand nous venons à l’église, nous voulons y trouver la paix et le bonheur. En effet, la parole de Dieu est pleine d’expressions d’amour et de paix. Mais elle contient aussi des messages qui n’ont pas le but de nous pacifier et de nous faire nous sentir bien ; en revanche, Dieu souvent nous parle au cœur pour nous inquiéter, affliger, nous détourner de notre zone de confort. L’évangile d’aujourd’hui est de ce type-là.
Notre Seigneur dit une parabole sur la vigne. « Un homme était propriétaire d’un domaine » (Mt 21,33). Les Israéliens auront compris que le propriétaire c’est le Seigneur et que la vigne symbolise Israël – le peuple aimé et élu de Dieu. En appelant cette nation à être son peuple saint, il leur avait donné la grâce d’être vraiment un signe de la bonté de Dieu devant toutes les nations. Mais il a exigé également d’eux qu’ils lui soient fidèles. Pour cette raison « il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne » (v.34). Le « produit de la vigne » – c’est la vie de charité, dans la justice et dans la fidélité en préparant la voie du Messie, du Sauveur du monde.
Malheureusement, le peuple d’Israël a été infidèle. Il a maltraité les envoyés de Dieu, les prophètes, symbolisés par les serviteurs du propriétaire : ils « frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième » (v.35). Encore pire, quand le propriétaire a envoyé son fils, « ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent » (v.39).
À ce point-là Dieu bouleverse tout. « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! » (v.42). Celui qu’Israël a rejeté et condamné, Dieu en a fait un moyen du salut non seulement du peuple élu, mais aussi du monde entier.
Chers sœurs et frères, il ne faut pas considérer Israël comme l’unique coupable. Nous sommes nous-mêmes le nouveau peuple de Dieu et le Seigneur attend de nous aussi la justice, la bienfaisance, la chasteté, la fidélité, une vie vertueuse. Cela commence chez nous, dans la famille, mais s’étend à chaque personne que nous rencontrons dans la vie. Cette vie n’est pas facile, quelque fois elle nous dérange ; en conséquence nous perdons courage, ensuite, étant paresseux nous ne voulons pas faire d’efforts, nous ne voulons pas sortir de notre zone de confort… Mais reprenons courage ! Le Seigneur veut pour nous une vie fructueuse. Sans un rapport avec Dieu, sans son soutien, sa grâce et sa miséricorde, nous ne pouvons rien faire. C’est le symbole de la vigne abandonnée. Mais le Seigneur attend de nous « de beaux raisins » (Is 5,2) et il nous aidera à les produire. Cherchons donc dans la parole de Dieu non pas que des beaux mots pacifiques, mais aussi des mots exigeants et durs. Ce sont eux qui nous donnent la vie.
Paris, cathédrale Saint Volodymyr, le 6 septembre 2020