Ac 5,12-20

Les Actes des apôtres décrivent la vie de la première communauté chrétienne. En fait, Luc écrit : « Tous les croyants » étaient « d’un même cœur » (Ac 5,12). C’est un exemple formidable d’harmonie, de coopération, d’amour mutuel parmi les croyants.

Quelle différence avec l’attitude du grand prêtre et son entourage qui « étaient remplis d’une ardeur jalouse » (v. 17) ! La jalousie a eu deux mauvais effets sur eux : elle a fermé leurs yeux au message du salut de Jésus-Christ et les a poussés à arrêter les apôtres.

Méditons donc sur l’importance de l’harmonie dans une communauté, la destruction que la jalousie apporte aux relations humaines et notre participation aux deux.

I- Ce qui cémente une communauté, c’est l’unité des cœurs. Quand les membres d’une société ont le même objectif, quand il est commun et bien connu par tous, quand la stratégie pour atteindre le but est claire, la communauté peut croître, se développer et prospérer. Les membres se sentent sereins et tous sont engagés vers un même but.

Mais faites attention, l’harmonie ne signifie pas l’unanimité ou la conformité. Il y a toujours de l’espace pour diverses idées, points de vue et lignes de stratégie. La richesse des relations humaines, comme aussi dans l’Église, se cache dans la diversité des talents et pensées. Le secret du succès est dans la charité avec laquelle chacun recherche le bien commun et le respect avec lequel on traite chaque personne et ses idées. C’est la base sur laquelle on peut édifier la communauté et trouver des solutions aux divergences.

II- Toutefois, combien de venin se crée avec la jalousie ! La jalousie empoisonne les relations car la personne ne pense pas à Dieu, à sa gloire, à son plan de salut, elle ne pense pas à son prochain, au bien des autres, au bien commun. On pense seulement à soi-même et à l’opinion que les autres peuvent avoir de nous. La jalousie est une manifestation de l’amour propre, de l’égoïsme et de l’orgueil.

A cause de la jalousie la communauté ne prospère pas car chacun alors cherche son propre intérêt et le but de la société ne lui importe pas. La chose la plus importante – chercher la gloire de Dieu – est niée. Souvent les uns combattent les autres. « Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir » – dit le Seigneur (Mc 3,24). Il en va de même pour la société, la communauté ou même l’Église.

III- Où sommes-nous dans ce cadre ? Nous tous appartenons à une communauté : une famille, une paroisse, une société. Est-ce que nous sommes unis dans nos familles ? Est-ce que nous avons tous le même objectif – celui de vivre en disciples du Christ, de réaliser son programme du royaume, nous encourager les uns les autres dans la vie vers la sainteté ? Ceci doit être notre priorité – avant toute recherche de richesse ou de carrière.

Il est important de combattre la jalousie afin qu’elle ne nous détruise pas nous-mêmes. Si quelqu’un a un talent, nous tous en profitons car le Seigneur a distribué largement ses dons ; personne n’a toutes les aptitudes. Quand nous nous soutenons les uns les autres dans leurs talents, nous tous y participons.

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Chers sœurs et frères, l’Église primitive nous donne un bel exemple d’harmonie entre les croyants. L’entourage du grand prêtre nous montre les effets négatifs de la jalousie qui déchire la société. Cherchons donc dans nos familles, comme aussi dans nos communautés religieuses et civiles, à agir dans la charité en respectant les talents et les idées de nos prochains. Car nos communautés sur la terre doivent être le reflet de la communauté des saints dans le royaume de Dieu.

Paris, cathédrale Saint Volodymyr le Grand, le 9 mai 2021