Homélie de Mgr. Hlib Lonchyna à la Basilique du Rosaire à Lourdes

Jésus profite des dernières semaines de sa vie pour convertir ses auditeurs. Il les avertit : “Si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés” (Jn 8,24).

Comment prévenir la catastrophe ? 
En croyant en Jésus, le Fils du Père.
On n’a souvent pas d’idées claires quand il s’agit de la foi.

On pense que croire – c’est être si forts dans nos convictions que nous pouvons tout faire dans la vie, en premier lieu – servir le Seigneur dans la justice et la rectitude.

Mais cela n’est pas la foi, c’est de la magie.
“Je serai fort et je convaincrai le Seigneur que je crois en lui”.

Mais Jésus a dit : “En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire” (Jn 15,5).

Donc, qu’est-ce que la foi ?

La foi a trois éléments : 

1) la conviction que je suis faible, 
2) la certitude que Dieu peut tout faire et 
3) la confiance que Dieu veut m’aider.

L’homme contemporain veut se croire fort, invincible. Mais il suffit d’une infortune, d’une maladie, d’une guerre – et il peut se retrouver sans rien. 

Cependant la faiblesse humaine n’est pas une tragédie. Car il y a quelqu’un de plus fort que nous : notre Créateur. S’il a créé tous les systèmes compliqués du monde et du cosmos, si la plus haute étoile n’est pas trop lointaine pour lui, si chaque être vivant se conduit selon les lois mises en place par lui, alors il n’y a rien qu’il ne pourra faire pour nous.

Mais l’homme doute : Dieu veut-il m’aider ? Eh bien, vous parents donneriez-vous à vos enfants quelque chose qui pourrait les blesser ? Et vous évêques, prêtres, religieuses et religieux, feriez-vous quelque chose qui pourrait blesser vos fidèles ? Bien sûr que non. Alors, pouvons-nous penser que le Seigneur est pire que nous ?

La preuve de l’amour de Dieu pour nous – c’est la crucifixion de notre Seigneur. Cela n’était pas une pièce de théâtre. Personne ne prend sur soi des tortures par plaisir.

Chers sœurs et frères, nous prions aujourd’hui pour la persistance du peuple ukrainien dans cette guerre de destruction de proportions bibliques : c’est Caïn contre Abel, David contre Goliath, Israël contre Abimelech. 

Nos ennemis – une nation chrétienne, ironie du sort ! – viennent détruire les vies humaines et leurs villes. Les armes de l’agresseur sont porteuses de mort ; nous cherchons à faire monter nos humbles prières vers le cœur de notre Père qui es aux cieux. 

Merci pour vos prières, votre soutien et votre sollicitude envers les victimes de la guerre. Prions aussi pour le peuple russe, pour sa conversion demandée par la Vierge de Fatima. Les infrastructures peuvent être reconstruites, mais les vies humaines perdues dans la guerre – non, c’est pourquoi demandons au Seigneur une paix durable et juste. 

Et pour avoir la paix dans le monde, convertissons nos propres cœurs à la foi véritable, mature et confiante. Reconnaissons que nous sommes faibles et que nous avons besoin de la main forte de notre Sauveur, ayons la certitude que Dieu peut faire toute chose, et demandons au Seigneur d’augmenter notre foi et notre confiance en Dieu.

Lourdes, basilique du Rosaire, le 5 avril 2022