Nous venons de prier ensemble le magnifique hymne de l’Acathiste à la Très Sainte Mère de Dieu.
L’acathiste est un genre de poésie provenant de Byzance. Son nom signifie « ne pas s’asseoir » car on doit chanter l’hymne entier debout. L’original grec est composé d’une introduction, nommée proémion, et de 24 strophes, chacune d’elles commençant par les lettres consécutives de l’alphabet grec.
L’acathiste à la Sainte Mère de Dieu est riche en théologie. Il se divise en deux parties de 12 strophes chacune. Les 12 premières décrivent l’aspect historique du mystère de la Mère de notre Sauveur. On commence avec l’annonciation faite par l’archange Gabriel, et on termine par la rencontre de Jésus-enfant avec Siméon dans le temple de Jérusalem 40 jours après sa naissance. L’accent est mis sur les merveilles de Dieu qui s’accomplissent dans la vie de la Vierge Marie. Elle même est surprise par tout ce qu’elle expérimente ! Mais l’Église se réjouit et ne se lasse pas de chanter « Réjouis-toi, Épouse inépousée ! » Ce refrain exprime une profonde vérité théologique sur la Mère de Dieu, à savoir, Marie est une épouse qui n’a pas expérimenté l’intimité physique du mariage ; elle est, en même temps, Mère et Vierge.
Ce double mystère de Marie est exactement ce dont parle la deuxième partie de l’akathiste : la maternité divine et la virginité intacte. L’hymne décrit ce mystère comme une « œuvre nouvelle », jamais réalisée dans l’histoire de l’humanité, car il s’agit d’un « enfantement inhabituel … étranger à notre monde habituel ». En effet, « le Verbe … a pris chair dans notre condition humaine sans cesser d’être Dieu » et tout cela se passe « dans le sein d’une Vierge ». Non seulement les hommes admirent ce mystère, mais aussi « tous les anges du ciel ont été frappés de stupeur ».
Cependant, malgré notre étonnement et admiration, nous devons admettre que « tous nos hymnes de louange sont impuissants à chanter, Seigneur, la profusion de ta miséricorde infinie ». C’est pourquoi nous nous limitons à élever notre voix en chantant à Dieu « alléluia » et en remerciant la Très Sainte Mère de Dieu pour son amour, sa générosité et sa protection.
Tournai, Notre-Dame de La Salette, le 25 juin 2020
Vladyka Hlib