Homélie de Mgr Hlib pour le 4ème dimanche de Pâques, du Paralytique

Vincennes, le 10 mai 2020

Les miracles sont l’un des aspects de la vie de Jésus. Il voyageait par toute la Galilée et la Judée en prêchant la bonne nouvelle de l’amour de Dieu pour les hommes et leur salut. En montrant au peuple la miséricorde du Père, Jésus a accompli envers les infirmes des gestes de guérison soit de l’âme soit de l’esprit. En général, après avoir été guéri, on a ressenti de la gratitude envers celui qui l’a fait du bien. L’évangile dit : « Alors la foule était dans l’admiration en voyant des muets qui parlaient, des estropiés rétablis, des boiteux qui marchaient, des aveugles qui voyaient ; et ils rendaient gloire au Dieu d’Israël » (Mt 15,31).

Nous avons entendu, dans l’évangile d’aujourd’hui, l’histoire de la guérison du paralysé près de la piscine de Bethzatha. D’abord, l’attitude du paralytique est étonnante. À la demande de Jésus, « Veux-tu être guéri ? » (Jn 5,6), l’homme ne répond pas avec l’espoir ou l’enthousiasme, Oui, bien sûr ! – mais il commence à se plaindre : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne… » (v. 7).

Une fois guéri, « il prit son brancard : il marchait ! » (v. 9) ; et pourtant, il n’a pas remercié Jésus. En outre, à la demande des autorités, pourquoi il porte son brancard le jour du sabbat, il n’a pas pu répondre. Il n’a pas connu le nom de celui qui l’a guéri et lui a dit de le porter. Cependant, après avoir rencontré Jésus de nouveau dans le temple, il est allé aux autorités « annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri » (v. 15). « Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat » (v. 16).

Chers sœurs et frères, voici l’exemple d’une personne qui ne ressent aucune gratitude pour les bienfaits de sa vie, ni le besoin de louer Dieu pour sa miséricorde envers lui. Comment une telle attitude est-elle possible – après trente-huit ans d’infirmité ? Jésus nous éclaire en disant au paralysé dans le temple : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire » (v. 14). De quel péché s’agit-il ? C’est l’incrédulité qui lui a assombri la raison – comme, à la fois, à nous aussi. Quand la foi est faible, quand on pense que Dieu n’est pas gentil, ni miséricordieux ni amical envers nous, on permet que la peur nous guide. Alors on se renferme sur soi-même comme un cocon. Le paralysé a, peut-être, pensé qu’il se libérerait des Juifs en dénonçant Jésus, sans avoir pensé aux conséquences de ses actes.

Cherchons à peser nos pensées et nos actions dans la lumière de la foi. Qu’est-ce que Dieu veut m’enseigner à chaque occasion, soit heureuse soit regrettable ? Nous pourrons trouver des surprises quand on aura confiance, parce que « quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour » (Rm 8,28). Et nous le savons bien, « l’amour ne passera jamais » (1 Cr 13,8). Ayons confiance donc, vivons notre foi parce que le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !