Homélie de Mgr Hlib pour le 3ème dimanche de Pâques, des femmes Myrophores

Vincennes, le 3 mai 2020

Les saintes femmes-myrophores (porteuses de myrrhe) ont servi le Seigneur pendant sa vie, et même après la crucifixion, elles sont allées au tombeau pour « embaumer le corps de Jésus » (Mc 16,1). En chemin, elles avaient une grande préoccupation : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? » (v. 3).

C’est naturel, nous aurions eu la même pensée. Quand on va faire quelque chose, il faut éviter les obstacles et mettre son plan en action.

Mais, comme d’habitude, en lisant l’Évangile, rien n’est comme il semble.

En mettant à part les soucis des femmes, regardons-les du point de vue de la foi. 

Comment se souviennent-elles du Maître ? Les femmes se rappellent de la gentillesse de Jésus. Elles le servaient, et il les a toujours traités avec beaucoup d’amour et de respect. En particulier, Marie Madeleine avait un profond sens de gratitude envers Jésus car il l’avait libéré de tant de souffrances : il « avait expulsé sept démons » de cette femme – dit l’évangile (v. 9). Les femmes lui sont restées fidèles, même quand les disciples se sont enfuis. Elles ont été les témoins de son exécution sur la croix. C’est la dernière chose dont les myrophores se souviennent de Jésus : sa mort d’une manière effrayante. 

Et donc, elles vont le voir comme décédé. Il n’est plus, il est parti, elles ne le reverront. C’est le dernier service qu’elles peuvent lui rendre, embaumer son corps avec la myrrhe.

Elles n’avaient pas connaissance de la Résurrection. Elles ne croyaient pas qu’Il puisse revenir à la vie. Elles sont tristes et personne ne peut les consoler.

Mais le tombeau est vide. L’ange leur dit : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici » (v. 6). Du coup tout est changé ! L’ange les a envoyées informer les disciples. Pourtant elles « s’enfuirent du tombeau … et … ne dirent rien à personne, car elles avaient peur » (v. 8) au début. Ensuite elles, les femmes-myrophores, sont devenues les « apôtres des apôtres » – les premières évangélisatrices.

Chers sœurs et frères, il y a bien sûr des situations dans notre vie où nous nous sentons comme les myrophores, angoissés à cause de difficultés ou de souffrances. Nous ne voyons pas, « qui nous roulera la pierre ? », comment nous aurons la force de les supporter ou de les surmonter ? Eh bien, n’ayons pas peur ! Attendons une réponse du Christ ressuscité. Il est vivant. Il est présent. Il nous demande uniquement notre foi. Permettons-le de nous surprendre avec la bonne nouvelle :

Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !