Homélie de Mgr Hlib pour la Pentecôte

Ac 2,1-11; Jn 7,37-52; 8,12

La troisième personne de la Trinité, est la plus mystérieuse. C’est l’amour entre Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ. Mais le Saint-Esprit n’est pas figuré comme une personne, seulement sous la forme d’une colombe ! Ceci n’est qu’un symbole que la Bible utilise. Il y en a d’autres. 

Quand les disciples de Jésus « se trouvaient réunis tous ensemble » le jour de la Pentecôte, « soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent » (Ac 2,1-2). Le vent symbolise le souffle de l’Esprit avec lequel Dieu a créé l’homme. « Il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant » (Gn 2,7). Jésus a ensuite utilisé cette métaphore pour décrire la nouvelle création, parce que « à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu » (Jn 3,3). « Le vent souffle où il veut – l’explique Jésus – : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit » (3,8). Le souffle de l’Esprit-Saint recrée notre vie, nous redonne la vie de Dieu qui a été perdue par le péché d’Adam.

Le récit du jour de la Pentecôte continue : « Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux » (Ac 2,3). L’Esprit, donc, se manifeste comme le feu. Jean le Baptiste l’avait déjà annoncé : « Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu » (Mt 3,11). Le feu symbolise la purification des péchés et, en même temps, l’illumination de l’intellect humain, qui est nuageux et ne reconnait pas son Dieu dans le monde créé. C’est donc l’Esprit qui atteint cette purification et cette illumination. 

Enfin, l’Esprit est présenté sous l’image de l’eau. Jésus, dans l’évangile d’aujourd’hui, nous annonce : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! … En disant cela, – remarque l’évangéliste – il parlait de l’Esprit-Saint » (Jn 7,37-39). Cette eau, dont Jésus a déjà parlé à la Samaritaine, « deviendra en [nous] une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » (4,14). Dieu nous donne l’eau de l’Esprit en abondance pour nous appuyer dans la foi. Jésus, en effet, a déclaré : « Qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé, obtient la vie éternelle » (5,24).

Chers amis, demandons, nous aussi, le don de l’Esprit-Saint : 

qu’il souffle sur nous afin qu’il fasse de nous « une créature nouvelle » (2 Co 5,17), en croissant chaque jour dans l’image du Fils de Dieu ;

qu’il nous brûle avec son amour pour nous rendre ardents pour servir Dieu « en esprit et vérité » (Jn 4,23-24) ;

qu’il nous remplisse « de fleuves d’eau vive » (7,38), pour que, à notre tour, nous aussi puissions étancher la soif de nos sœurs et frères qui sont perdus dans l’incroyance.

Esprit-Saint, viens et demeure en nous !

Paris, cathédrale Saint Volodymyr, le 7 juin 2020