Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et Président de la Conférence des évêques de France poursuit sa visite pastorale en Ukraine avec le père Hugues de Woillemont, secrétaire général et porte-parole de la CEF.
Cette visite est un geste de bonne volonté, mais principalement une mission pour une meilleure compréhension de l’Église de France et du peuple français, sur la guerre et ses conséquences qui ravage aujourd’hui l’Ukraine et menace l’Europe.
La matinée a été réservée à la prière du Dimanche dans le cadre particulier qu’est le Séminaire de Kyiv pour les futurs prêtres gréco-catholiques. L’occasion de célébrer était triple : l’ouverture de l’année académique, l’ordination d’Oleg Klymontchouk au diaconat durant la liturgie en rite byzantin-ukrainien et la visite de la délégation française. Aux côtés de l’archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk, le Président de la Conférence des évêques de France a prononcé des paroles fortes en assurant, au nom des catholiques français, de son appui, les Ukrainiens dans leur lutte pour une paix juste, et pour le bien de toute l’Europe.
Il a notamment dit : « Nous prions tous les dimanches et demandons à Dieu de vous accorder une paix, qui ne soit pas la paix imposée par l’envahisseur, mais une paix dans la vérité et la justice, qui est la condition de l’amitié possible entre les peuples. Il était important pour moi de venir parce qu’on voit les choses à la télévision, on peut lire le journal, mais ce n’est pas la même chose que de rencontrer des personnes qui sont atteintes dans leur chair et dans leur esprit ; de voir de ses propres yeux les destructions de la guerre, de comprendre la géographie, les drames qui se sont produits, et aujourd’hui de se réjouir avec vous des avancées de reconquête que votre armée opère ».
L’après-midi fut marqué par le déplacement de la délégation de l’Épiscopat de France vers les villes de Boutcha et Irpin. Un moment fort fut le témoignage des prêtres locaux sur les exactions inhumaines subies par la population ; la visite des lieux où se sont déroulés les exécutions barbares, les caves où se réfugiaient enfants, femmes et personnes âgées, les fosses communes. La prière commune dans le nouveau cimetière avec des centaines de civils inhumés récemment a été d’une intensité à se demander – comment une telle barbarie est encore possible dans un monde globalisé au XXIe siècle !
La prière apporte le réconfort face à la monstruosité d’une certaine vue du monde, mais également la force morale des gens rencontrés étonne et réconforte, tant ils sont tous ouverts vers un avenir à construire selon les valeurs de l’Europe chrétienne et humaniste.
Père Mykhailo Dymyd
Photos: Service d’information de l’EGCU