Résolutions de la conférence éparchiale (Sobor) de l’Éparchie Saint Volodymyr le Grand sur le thème: “Émigration, diaspora et unité globale de l’Église gréco-catholique ukrainienne”

Ex. 20/044*.

DECRET

Gloire à la sainte, consubstantielle, vivifiante et invisible Trinité, 
Le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Amen 

de publication

des résolutions de la conférence éparchiale 
(Sobor)* 
de l’Éparchie Saint Volodymyr le Grand 

sur le thème: 

 “Émigration, diaspora et unité globale de l’Église gréco-catholique ukrainienne”

Nous, délégués de la conférence de l’éparchie Saint Volodymyr le Grand de Paris, qui s’est tenue du 30 janvier au 1er février 2020 au monastère de l’Exaltation de la Sainte Croix à Chevetogne en Belgique (21 prêtres et 41 laïcs, dont 25 femmes et 16 hommes), en présence de cinq invités d’Ukraine, des États-Unis d’Amérique et du Royaume-Uni,

  • préparant la VIIe session du Sobor (Assemblée patriarcale) de l’Église gréco-catholique ukrainienne (ÉGCU) sur le thème Émigration, diaspora et unité globale de l’Église gréco-catholique ukrainienne”
  • cultivant l’unité spirituelle avec les fidèles de notre Église dans le monde entier,
  • cherchant à faire entendre la voix de nos fidèles en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Suisse auprès des membres de notre Église dans d’autres pays et régions,
  • conscients de la gravité des défis posés à l’Église en ce XXIe siècle,

proclamons les résolutions suivantes :

I. QUI SOMMES-NOUS ? (Identité)

  1. Notre éparchie est une communauté de disciples du Christ qui vit et œuvre de façon collégiale. Notre expérience d’unité et de communion sont les réunions régulières (annuelles) de notre Sobor (assemblée éparchiale), avec la participation active des laïcs. Nous invitons toutes les éparchies (exarchats) de notre Église à développer la pratique fructueuse suivante : organiser des réunions annuelles du Sobor (assemblée éparchiale) pour favoriser une dynamique authentique de communion et d’unité entre évêque, clergé et fidèles
  2. Pour notre éparchie et de nombreuses autres éparchies, la diversité nationale, linguistique et générationnelle est une réalité, un don et en même temps un défi qui nécessitent une réflexion profonde, de la prière et des réponses appropriées. 
  3. Analysant notre identité éparchiale et les conditions de notre mission (vaste zone géographique, communautés dispersées et relativement petites, manque de personnel et de ressources matérielles, défis de la migration et de l’instabilité sociale, rupture des relations conjugales et parentales), nous apprécions particulièrement le don d’unité que Dieu nous accorde, qui fait de nous une communauté vivante. Nous cherchons à partager avec toute l’Église les expériences positives de relations et de communion entre les membres de notre éparchie, nos communautés particulières et nos pays, et à nous inspirer de l’expérience des autres éparchies. 

II. OU SOMMES-NOUS ? (Analyse de la situation actuelle)

  1. Prenant appui sur les bases posées par nos prédécesseurs, notre éparchie se développe aussi bien spirituellement que structurellement. En cette période de transition, il est particulièrement important de cultiver l’unité et la communion au sein de l’éparchie et avec les autres unités structurelles de l’Église.
  2. Les éléments clés de cette communion sont :
  • les séminaires de formation pour le clergé et les laïcs dans les différents pays de l’éparchie ; 
  • la tenue des sessions du Sobor (assemblée éparchiale) ; 
  • le plan stratégique pastoral 2020 « Le Christ – notre espérance », développé conjointement par les membres de l’éparchie et des experts extérieurs.
  1. Nous sommes conscients des défis et obstacles à la communion et à l’unité au sein de l’EGCU : cléricalisme, sécularisme, chauvinisme national, traditionalisme réactionnaire, etc. Nous souhaitons y opposer une communication vivante, la solidarité et la charité de nos communautés.

ІІІ. COMMENT DEVONS-NOUS AGIR (Une vision pour l’avenir)

  1. Répondre proactivement à l’appel de Dieu pour devenir une Église mondiale qui, dans le monde d’aujourd’hui, aide l’homme à trouver un nouveau chemin et style de développement dans l’esprit de l’Évangile du Christ. 
  2. Compléter constructivement l’organisation hiérarchique verticale de l’Église par une mise en réseau horizontal du clergé, des fidèles, des paroisses, des éparchies (exarchats) (pèlerinages en commun, retraites spirituelles, échanges de prêtres, etc.). Éviter les divisions artificielles entre les membres de l’Église ou sa perception comme une institution exclusive du clergé. 
  3. Favoriser l’unité dans la diversité, percevoir celle-ci comme une chance et un trésor (la diversité des langues, des ethnies, des vocations et des visions du monde), même si cela nous demande de quitter notre zone de confort. Il est crucial d’utiliser les langues locales dans les offices liturgiques et les sermons, en accueillant dans nos communautés les non-Ukrainiens ainsi que les enfants de la diaspora pour qui l’ukrainien n’est plus forcément la langue maternelle. 
  4. Aller au-delà de l’organisation paroissiale de l’Église, développer d’autres formes de ministère (aumôneries, fraternités, communautés œcuméniques, etc.) et utiliser pleinement le potentiel pastoral des outils de communication modernes pour approfondir notre unité. 
  5. Développer une approche intégrée et coordonnée de la communion avec d’autres Églises, en particulier en dehors de l’Ukraine. Nous demandons au Chef de l’Église et au Synode des évêques de nous aider à approfondir notre coopération avec l’Église latine et les autres Églises sui iuris en Europe occidentale (partage des églises, etc.). 

Historiquement, la mission a souvent été un défi pour le maintien de l’unité de l’Église. Nous espérons que ces suggestions aideront l’Église à accomplir sa vocation missionnaire tout en favorisant sa communion et son unité.

Que Dieu vous bénisse ! 

✠ Hlib Lonchyna
Administrateur apostolique 

P. Yuriy Leshchynskyy 
сhancelier

Fait à Paris,  
À la cathédrale Saint Volodymyr le Grand 
Le 27 février 2020


*c. 237 CCEO – §1 Il appartient à l’Évêque éparchial de convoquer l’assemblée éparchiale, de la présider par lui-même ou par un autre, de la transférer, la proroger, la suspendre et la dissoudre.
§2 Durant la vacance du siège éparchial, l’assemblée éparchiale est suspendue de plein droit, jusqu’à ce que le nouvel Évêque éparchial ait décidé de l’affaire