Pape François : « Je souhaite une contribution généreuse pour les Ukrainiens »

Le Pape demande à toutes les paroisses d’Europe d’organiser le 24 avril prochain une collecte au profit du peuple ukrainien durement éprouvé par une guerre civile qui se poursuit  dans l’indifférence générale.

Pour le peuple d’Ukraine en souffrance

« En ce jour, qui est comme le cœur de l’Année sainte de la Miséricorde, mes pensées vont à toutes ces populations qui ont soif de réconciliation et de paix (…) notamment vers ceux qui, en Ukraine, subissent les conséquences d’hostilités qui ont déjà fait des milliers de morts et contraint à la fuite plus d’un million d’autres violence », a-t-il souligné avant la prière du Regina Cœli – qui remplace l’angélus pendant la période pascale – devant des milliers de fidèles et pèlerins rassemblés sur la place Saint-Pierre, après la messe du Dimanche de la Miséricorde.

Cette collecte, qui sera administrée par le Conseil pontifical Cor Unum, aidera « tous ceux qui souffrent » sans distinction entre les communautés (orthodoxes ou grecs-catholiques). Le Pape cite en particulier « les personnes âgées et les enfants » – qui « occupent constamment mes pensées et mes prières », a-t-il dit – et pour lesquels il souhaite « une contribution généreuse » de la part des fidèles. Ce geste de charité, au-delà d’apporter un soulagement matériel, doit aider « à promouvoir sans délai la paix et le respect du droit sur cette terre si éprouvée », espère le Souverain Pontife.

Le 6 mars dernier, dans un message à l’archevêque majeur de Kiev Sviastoslav Shevchuk, à l’occasion du 70e anniversaire du « pseudo-Synode » de Lviv, le Pape avait exprimé sa « profonde gratitude » à l’Église gréco-catholique ukrainienne pour « sa fidélité » et son « union indéfectible avec le Successeur de Pierre… aux prix de tribulations et même du martyre ». La veille, il avait reçu une délégation d’évêques de cette Église qui compte environ cinq millions de fidèles, venu réaffirmer leur communion avec le Saint-Père et lui demander « son aide pour le peuple d’Ukraine en souffrance » sans distinction (Radio Vatican).

Pour Pâques 2016, dans son message Urbi et Orbi, le Pape, plus généralement, avait tracé le profil « d’un monde « rempli de personnes qui
ouffrent dans leur corps et dans leur esprit », victimes de « crimes atroces (…) et de conflits armés, à grande échelle, qui soumettent des populations entières à des épreuves indicibles », demandant tout spécialement pour l’Ukraine que « le Seigneur de la vie accompagne tous les efforts visant à trouver une solution définitive à la guerre, en inspirant et en soutenant  également les initiatives d’aide humanitaire… ».

Fête de la Miséricorde de Dieu

Onze ans après la mort de saint Jean Paul II, « manifester la Miséricorde de Dieu dans la proximité, la tendresse et la compassion, dans la consolation et le pardon », a été le leitmotiv du pape François pendant tout le week end de la fête de la Miséricorde de Dieu » proclamée par son prédécesseur en l’an 2000 : à la veillée de prière, pour « tous les baptisés adhérant à la spiritualité de la  Divine Miséricorde », où « les chrétiens persécutés, les chrétiens incapables d’aimer, les personnes exploitées, les réfugiés ou encore les exilés » faisaient figure de proue dans les préoccupations énoncées par le Pape ; et à la messe de dimanche, où François a appelé l’assemblée à devenir « des témoins vivants de l’Évangile », des « serviteurs généreux et joyeux » qui « aiment gratuitement sans rien exiger en échange ».

« Être des apôtres de miséricorde, a réaffirmé le Pape, signifie toucher et caresser ses plaies, présentes aussi aujourd’hui dans le corps et dans l’âme de tant de ses frères et sœurs. » Car tant de personnes demandent à « être écoutées et comprises » et aspirent à « la paix du Christ », une paix « non négociable, qui est sa paix à Lui, qui ne divise pas, mais unit, qui ne laisse pas seuls, et donne le sentiment d’être accueilli et aimé », a-t-il ajouté.

Créer des « lieux de miséricorde »

Nombreux sont « les visages » de la Miséricorde que Dieu montre aux hommes « sans jamais se lasser ». Face à « une humanité souvent blessée et craintive, qui porte les cicatrices de la douleur et de l’incertitude », François se veut porteur d’espérance : Dieu, dit-il, « désire aller au devant de toutes les pauvretés et libérer le monde de toutes les forme d’esclavage qui affligent notre monde (…) Il veut toucher les blessures de chacun, pour les soigner… Sa miséricorde est éternelle, inlassable (…) chaque infirmité peut trouver en elle un secours efficace (…) ».

Au terme de la veillée de samedi, le Pape, qui aime marquer d’une pierre tout événement important, a suggéré « en souvenir de cette année jubilaire » la création dans chaque diocèse d’un « lieu de miséricorde » – un orphelinat, un hôpital, une maison de retraite, un centre d’accueil pour personnes droguées, et autres – « Une idée qui m’est venue (…) ça serait si beau ! Tant de choses peuvent être faites ! », a-t-il ajouté en encourageant chaque diocèse à « réfléchir au souvenir » qu’elle peut laisser de cette année. « Pensons-y et parlons-en avec nos évêques », a-t-il conclu sous un tonnerre d’applaudissements.

Source: Aleteia