Secrétariat du Primat de l’EGCU (Église gréco-catholique ukrainienne) – Rome
Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk – Archevêque Majeur
Gloire à Jésus-Christ !
Chers frères et sœurs en Christ !
Nous sommes le mercredi 22 juin 2022.
Et l’Ukraine vit déjà 119 jours de cette guerre sanglante à grande échelle, que la russie mène contre le peuple ukrainien.
Et le matin, nous remercions le Seigneur Dieu et les Forces armées ukrainiennes d’être en toujours en vie ; d’avoir survécu jusqu’à l’aube de ce matin ; de voir les rayons du soleil et de pouvoir remercier le Seigneur Dieu de nous avoir donné un autre jour.
Au cours des derniers jours, la terre ukrainienne a tremblé… des bombes et des roquettes sont tombées sur des villes et des villages paisibles ; des gens sont morts… De l’autre côté de la ligne de front, qui s’étend sur près de 3 000 kilomètres du nord au sud, se déroulent des combats violents, brutaux et sanglants et les gens meurent.
Selon les informations que nous avons reçues au cours des dernières 24 heures, les combats les plus violents se déroulent à nouveau dans la région de Louhansk et dans le nord de la région de Donetsk. Il semble que l’ennemi y ait concentré toutes ses forces, mais se cassent les dents sur le courage des défenseurs de l’Ukraine. Mais les combats sont très durs. Nous demandons au Seigneur Dieu de préserver et de protéger nos soldats qui sauvent la vie des fils et des filles d’Ukraine.
Des bombardements intenses ont été effectués hier dans la région de Soumy, en particulier dans les zones frontalières. Et l’ennemi a également attaqué Kharkiv. Cette ville paisible a été lourdement bombardée, tuant au moins 10 personnes dans l’un des quartiers résidentiels de la ville. Je demande votre prière pour Kharkiv et la région de Kharkiv, qui souffrent et saignent de cette agression russe. Dans le sud de l’Ukraine, dans la région de Kherson, nos forces armées libèrent des villages, expulsant l’ennemi du sol ukrainien, mais au prix de leur propre sang. Et nous supplions, Le Seigneur, d’arrêter la guerre, de donner la paix à l’Ukraine.
Aujourd’hui, je veux réfléchir avec vous sur un autre fruit, des actions de la grâce de l’Esprit Saint, un autre signe de la maturité de l’homme dans le Christ. Et ce fruit de l’Esprit-Saint s’appelle la joie. De toute évidence, il ne s’agit pas de cette sorte de joie de divertissement. Il ne s’agit pas de sentiments de joie, car les sentiments vont et viennent rapidement. C’est une question de joie spirituelle profonde, dont la signification est la présence du bien le plus grand, le plus élevé, qui est le Seigneur Dieu.
Hier, nous avons parlé avec vous du fruit de l’Esprit-Saint, qui est l’Amour. L’amour dans sa dimension fédératrice. Et cette joie est le résultat de l’union de l’homme avec Dieu. Lorsque nous sentons, même parfois les larmes nous en viennent aux yeux, que Celui que nous cherchons, Celui que nous aimons, est présent. Il se fait connaitre, on peut le ressentir et éprouver sa présence. Cette joie est l’aboutissement, dans la grâce de l’Esprit Saint, de la vertu de notre Foi. Parce que la personne qui croit en Dieu s’ouvre à Lui et reçoit ces organes sensoriels là, qui peuvent voir et expérimenter le bien le plus grand et le plus proche en moi, qui est le Seigneur Dieu lui-même.
Évidemment, ce fruit du Saint-Esprit – la joie ici sur terre – n’est qu’un début. Pour se réjouir pleinement avec Dieu et en Dieu, se réjouir en présence de Sa face, se réjouir pleinement de la joie des Saints du ciel, de la joie de la béatitude de Dieu lui-même, nous ne le pourrons que lorsque nous serons pleinement unis à lui après la fin de notre vie terrestre. Mais déjà ici, nous pouvons sentir sa présence en nous et autour de nous, dès le moment où nous avons les sensibilités et les organes sensoriels spirituels appropriés.
Parfois, vous pouvez rencontrer, être témoins de personnes qui se réjouissent de cette joie spirituelle. Ainsi, en visitant les parties de l’Ukraine qui étaient sous occupation, en visitant la région de Sumy, la région de Kharkiv, la région de Poltava ; j’ai rencontré des personnes qui ont souffert de la torture et des bombes russes, en même temps, j’ai entendu des gens parler de ce qu’ils leur étaient arrivés, mais ils avaient une joie incompréhensible dans leur âme.
Cette joie ne peut être causée par aucun facteur terrestre. Parce que quand on voit une mère qui retrouve, serre dans ses bras son fils vivant, revenu du front, ne serait que pour quelques minutes : elle ne sait pas si elle doit pleurer ou rire – car celui pour qui elle s’inquiétait tant et priait, est là bien présent.
Nous demandons dans ces cruelles circonstances de guerre, ô Dieu, Toi, notre joie, notre vie et notre paradis, sois parmi nous, viens Christ ! ô Seigneur, sois notre seule joie. Surtout quand nous avons humainement envie de pleurer. Puisse-Tu être notre joie lorsque des fleuves de sang et une mer de larmes inondent l’Ukraine. Ô Dieu, sois notre seule joie lorsque nous nous interrogeons sur le sens de nos vies et de nos souffrances pendant cette guerre brutale.
Sois notre joie, dont ici-bas nous pouvons déjà faire l’expérience en Toi et avec Toi.
Ô Dieu, bénis l’Ukraine ! Bénis les enfants de l’Ukraine! Dieu, bénis notre terre par Ta présence. Et accorde-nous la joie en Toi et avec Toi !
Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous avec Sa grâce et Son amour pour l’humanité pour toujours et à jamais. Amen
Gloire à Notre Seigneur Jésus-Christ !
+ Sviatoslav