Chaque année, l’Œuvre d’Orient organise avec les chrétiens orientaux une Divine Liturgie, à laquelle sont invités les bienfaiteurs de l’association, ainsi que tous ceux qui souhaitent soutenir les Églises orientales catholiques. Cette année ce fut en la Basilique du Sacré-Cœur à Marseille.
À l’invitation du directeur général de la fondation, Mgr Pascal Gollnisch, le secrétaire du Synode des évêques de l’UGCC (EGCU en français – église gréco-catholique ukrainienne) Mgr Bohdan Dzyurakh, est venu en France le 23 novembre pour participer à une conférence internationale et présider la Divine Liturgie Pontificale .
Avant la liturgie, une conférence sur le thème des chrétiens orientaux et de l’église gréco-catholique ukrainienne a eu lieu dans la basilique. Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de la Fondation, a introduit le sujet et donné la parole à Mgr Bohdan, traduit par Mme Maria Malanchuk.
Mgr Bohdan a évoqué l’importance de la continuité de la chaîne de transmission de la foi des parents aux enfants, de l’évolution de l’UGCC en France depuis 1939, de la Révolution de la Dignité, de la guerre en Ukraine et de ses conséquences, de l’Église gréco-catholique ukrainienne face à ces réalités, tout en soulignant l’importance du soutien de l’UGCC par l’Œuvre d’Orient.
« En tant qu’Église, nous continuons à prendre soin spirituellement de nos fidèles, à la fois sur les territoires occupés, tout comme sur la ligne du front. Depuis 2016, suite à ma présence dans cette zone de confrontation, je maintiens le contact et aide une école qui compte environ 60 enfants dans un village proche d’une zone de combats. Un jour, une institutrice a demandé aux enfants: « Les enfants, de quoi rêvez-vous ? » Leur réponse fusa : « De quoi pouvons-nous rêver s’il y a la guerre autour de nous ? » C’est peut-être le crime le plus atroce que de voler aux enfant leurs rêves.
« La semaine dernière, j’ai appelé cette enseignante et, durant l’appel, j’ai entendu le bruit des obus qui explosaient. Et, la guerre s’est encore plus rapprochée de moi. La guerre est très proche de Kyiv, mais aussi de l’Europe » a dit Mgr Bohdan.
Le directeur général de la Fondation, Mgr Gollnisch, a raconté sa première rencontre avec l’UGCC et a exprimé son admiration pour la plénitude de notre église aujourd’hui.
« Alors, ce qui me frappe beaucoup avec ces églises gréco-catholiques, église gréco-catholique d’Ukraine, on peut aussi parler de l’église gréco-catholique de Roumanie par exemple, c’est que se sont des églises qu’on a voulu rayer de la carte ; les églises, dont on a voulu qu’elle n’existent plus… Et aujourd’hui ce sont des églises extrêmement dynamiques ».
Ensuite, il a parlé de l’état des Églises et des fidèles au Moyen-Orient, de la menace de la disparition de certaines églises catholiques et de l’exemple d’églises gréco-catholiques telles que les églises ukrainienne et roumaine qui peuvent témoigner de l’espoir pour les chrétiens du Moyen-Orient.
«Je ne voudrais que dans notre pays, notre église et notre communauté, ce qui se passe avec les chrétiens orientaux soit considéré comme quelque chose qui nous ne nous concerne pas. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons regarder de loin comme si cette lutte n’était pas la nôtre… J’aurais aimé que nous nous souvenions ce soir que nous devrions garder les yeux grands ouverts et être impliqués dans ce qui arrive à ces chrétiens » , – a conclu monseigneur Gollnisch.
La conférence a donné suite à la Divine Liturgie pontificale présidée par Mgr Bohdan, concélébrée par le Père Mykola Hryvnak, aumônier de notre mission à Marseille, ainsi que par le Père Andriy Morkvas, administrateur de la paroisse de Lyon.
Dans son sermon, l’évêque a abordé de nombreux sujets forts, notamment le Holodomor, l’injustice et l’agression, ainsi que les réalités complexes de la guerre en Ukraine. Il a souligné l’importance du soutien, de la solidarité et des prières pour les victimes de guerre, des conflits et de l’injustice. Mgr Bohdan a également remercié l’Œuvre d’Orient pour son soutien, en citant Ralph Emerson « Vos actions parlent si fort que je n’entends pas ce que vous dites ».
L’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, et une vingtaine de représentants des églises catholique et orientale ont également assisté à la liturgie.
Remerciement à nos séminaristes venus de Lyon, ainsi qu’aux séminaristes, venus du séminaire oriental de la ville d’Eichstatt, Allemagne qui ont accompagné la liturgie de leurs chants.
Le lendemain, dimanche 24 novembre, Mgr Bohdan a dirigé la Liturgie pontificale pour les Ukrainiens dans la chapelle de Saint Jean du Désert .
Service de communication de l’Éparchie Saint Volodymyr le Grand