A l’époque où tout doit aller vite, prendre du temps est devenu un luxe, encore plus s’il s’agit du temps pour soi et du temps pour réfléchir.
Prenons-nous souvent ce temps pour remettre en cause notre mode de vie quotidien ? Manger, nous déplacer, travailler, nous divertir, consommer…
La question de l’écologie n’est pas nouvelle. Les échéances électorales nous incitent depuis longtemps à la réflexion. Elles donnent lieu à des débats dont les issues se règlent en quelques secondes dans l’isoloir avant de glisser son bulletin dans l’urne. Il s’agit du choix citoyen.
Qu’en est-il du choix chrétien ?
Les évêques de France ont décidé de mettre l’écologie à l’ordre du jour de la dernière Assemblée-Générale de la Conférence des Evêques de France, à Lourdes. Pour ce faire, ils ont souhaité deux jours durant changer leur méthode de travail et ont ouvert les portes de leur hémicycle à des tiers, issus des diocèses de toute la France, ecclésiastiques comme laïcs, hommes et femmes de tous horizons et de tous âges.
Chaque évêque avait la possibilité de convier deux personnes. Mgr Hlib LONCHYNA, évêque administrateur de l’Eparchie Saint Volodymyr, père Mykhaïlo ROMANIUK, vicaire général et administrateur de l’église ukrainienne de Lourdes et Stéphane DUNIKOWSKI, laïc membre de la paroisse Borys et Hlib de Senlis, ont pu constater que l’Église de France est belle, riche d’une foi généreuse.
Cette église n’est pas chauvine car elle convie à ses débats les minorités des églises d’orient (Arménie, Liban et Ukraine) et de l’église anglicane.
Pendant ces deux jours nous avons réfléchi autour d’intervenants venus nous exposer leur expérience professionnelle sur la protection de l’environnement ou sur leur choix de vie parfois radical.
Baptisés ou non dans le Christ, ces intervenants nous ont amenés à nous pencher sur le sort de notre planète, celle que le Pape François a appelé «La plus pauvre des plus pauvres ».
Ils nous ont fait prendre conscience de notre responsabilité de chrétien à l’égard des générations futures. Aimer notre prochain, c’est aussi penser à ceux qui ne sont pas encore nés, ceux à qui nous allons laisser un héritage bien obéré. Il y va de la cohérence entre notre Foi de chrétien et de notre mode de vie. Ne devrions-nous pas envisager désormais la notion de péché écologique ?
L’idée n’est pas de fonder un nouveau parti écolo, les écolos chrétiens. L’idée maitresse est d’entamer une démarche, collective et personnelle, afin d’envisager les Évangiles sous l’angle de l’écologie, c’est-à-dire du respect de la création.
Notre Eparchie va nous inviter à nous engager en ce sens : travailler ensemble pour une «église verte », où nous nous engagerions progressivement à penser à l’énergie que nous utilisons, à nos déchets, aux produits d’entretien pour nettoyer l’église, à notre mode de transport pour venir à la messe. Des centaines de paroisses de France ont déjà franchi le pas.
Pourquoi pas nous ? Nous allons être tous invités à réfléchir à ces questions. Préparons-nous-y. Pas dans le catastrophisme, même si l’heure est grave et même s’il est urgent d’agir, mais dans la joie d’être chrétiens.
N’ayons pas peur. Agissons.
Plusieurs pistes sont envisagées :
• Instituer au sein de notre Éparchie une commission « écologie ».
• Appliquer des règles de culture écologique à Mackwiller.
• Organiser un séminaire de formation sur le thème de l’écologie.
• Sensibiliser nos fidèles à la prière pour les fruits de la terre, déjà intégrée dans le texte de la liturgie.
• Elire une paroisse pilote qui s’engage dans le concept « d’Église verte ».
Stéphane DUNIKOWSKI