Évangile de Saint Marc 9 17-31
Après sa Transfiguration sur le mont Tabor, Jésus-Christ trouva une situation délicate : un père de famille, frustré que ses disciples n’aient pas été capables de guérir son fils – « expulser cet esprit » –et qui demande secours à Jésus. Mais le Seigneur a immédiatement saisi le nœud du problème. Il ne s’agissait pas seulement du salut du garçon, mais plutôt de l’incrédulité de son père : « si tu peux quelque chose » … (Mc 9,22). On peut comprendre cet homme ; il a déjà fait confiance aux disciples du Christ, mais ceux-ci l’ont déçu ! Pourquoi devrait-il à présent croire en la puissance de Jésus ?
C’est une question existentielle qui nous touche tous. Souvent dans notre vie nous expérimentons des échecs, des frustrations, des désappointements. Et la première personne à qui nous le reprochons, c’est le bon Dieu ; car le Seigneur est lointain, il ne se défend pas, il reste silencieux. Mais il faut nous demander si nous avons raison de nous plaindre à Dieu ? Est-ce que c’est juste de notre part de prendre le Seigneur à partie ?
Quand nous nous posons les questions ainsi, les choses commencent à s’éclairer. Il faut partir de la parole de l’Écriture Sainte qui révèle que Dieu est amour, qu’il nous a créé non pas par nécessité, mais uniquement par amour envers nous. Si Dieu est amour, il ne peut pas être privé d’amour, il ne peut pas nous aimer un jour et ne pas nous aimer un autre jour.
Deuxième point, si Dieu nous aime, cela veut dire qu’il nous veut du bien, – jamais le contraire. Quand quelque chose nous cause de la douleur, c’est pour nous faire grandir – pas dans la carrière ni dans la richesse, mais dans l’imitation de Jésus. Il a, lui aussi, subi des souffrances, mais ce sont les difficultés de la vie qui lui ont fait le plus de mal. Il en est de même aussi pour nous. Le Seigneur ne nous envoie pas les épreuves, mais il est présent dans notre vie pour nous aider à les surmonter.
Enfin, notre Seigneur nous demande d’avoir confiance en lui. Il ne nous donne pas de preuves, il ne cherche pas à nous convaincre. Il nous donne Sa parole et Son exemple. Comme Jésus a servi les hommes en les guérissant, ainsi il est présent dans l’adversité pour nous soutenir, nous aider et nous faire grandir en lui. Ouvrons nos cœurs en lui disant : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi » (9,24), Seigneur Jésus.
+ Hlib Lonchyna
Administrateur apostolique
Éparchie ukrainienne Saint Volodymyr le Grand de Paris
28 mars 2020