Homélie du Dimanche des Rameaux – Mgr Hlib

Évangile de Saint Jean 12,1-18 ; Philippiens 4,4-9

Ce dimanche des Rameaux marque le commencement de la Semaine Sainte – la plus sombre et obscure de l’année. En fait, de l’histoire. C’est le temps de la Passion de notre Jésus-Christ, du plus grand délit du genre humain. Cependant, l’apôtre Paul nous dit dans la lecture de l’épître aux Philippiens, d’être « toujours dans la joie du Seigneur » (Ph 4,4).

L’Église n’a pas choisi ce passage seulement à cause du Dimanche des Rameaux quand la foule des gens « prirent des branches de palmiers et sortirent » à la rencontre de Jésus avec des cris : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d’Israël » (Jn 12,13). Les hommes ont effectivement reconnu Jésus comme le Messie qu’ils ont attendu depuis des siècles.

D’ici quelques jours cette même foule criera : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » (19,15).

Néanmoins l’Église nous invite, avec Saint Paul, à nous réjouir, malgré tout. Quelle est la raison de la joie chrétienne ? Comment faut-il être heureux quand nos péchés ont causé la crucifixion de notre Seigneur ? Pourquoi se réjouir quand nous vivons des épreuves, voire des tribulations ? Comment jubiler en ce temps de crise sanitaire quand des milliers d’êtres humains souffrent et meurent ?

Il n’y a qu’une raison à notre joie chrétienne : « Le Seigneur est proche » (Ph 4,5). Sur le chemin vers le Calvaire, Jésus ne pense à lui-même, mais aux femmes de Jérusalem et à leurs enfants ; sur la croix il pense au bon larron, il pense à nous : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34).

Pendant la pandémie, Dieu n’est pas allié avec le coronavirus, mais avec nous, il est proche de nous dans nos maladies, dans notre confinement enforcé, dans les familles qui lutte avec l’adversité. Il est proche pour nous soutenir, pour nous aider. Pour cela il nous encourage avec les paroles de Paul : « Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes » (Ph 4,6).

Quoi que nous demandons à Dieu, c’est n’est pas pour l’informer de nos besoins, mais pour être disponibles à recevoir ses dons et remplir son plan de salut. Chaque prière que nous offrons entre dans le domaine de ce plan. Chaque œuvre de miséricorde que nous réalisons fait partie de l’action de Dieu. Chaque sacrifice que nous faisons fait partie du sacrifice du Christ sur la croix.

« Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus » (4,7).

Chers sœurs et frères, la source de notre joie chrétienne n’est pas en nous, mais elle est dans le Seigneur. Face à nos difficultés vivons notre foi avec courage, patience et joie. « Et le Dieu de la paix sera avec [nous] » (4,9).
+ Hlib (Lonchyna)