Homélie du 5ème dimanche du Grand Carême

Évangile Saint Marc 10, 32-45

Dans le dialogue de Jésus avec ses disciples, spécialement avec Jacques et Jean, on peut deviner comment les apôtres se sont appropriés – ou non – l’enseignement de leur Maître. Et, on voit bien qu’ils ont mal compris l’esprit de Jésus.

En premier lieu, leur question : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire » (Mc 10,37) – montre qu’ils n’ont pas intériorisé l’esprit d’humilité et de service, d’oubli de soi que Jésus a manifestés pendant sa vie.

En outre, quand ils répondent à la question : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire… ? » – leur arrogance se révèle là-aussi car ils se considèrent capables de suivre Jésus dans sa passion. Enfin, l’indignation des autres disciples du Christ envers Jacques et Jean démontre qu’eux aussi ne sont pas meilleurs de leurs confrères. Eux aussi aimeraient siéger à la droite et à la gauche du Seigneur dans sa gloire !

Comment une telle attitude est-elle possible, après tout ce temps passé aux côtés du Seigneur ? Elle est possible parce que l’homme cherche, primairement, son bien, et non pas le bien des autres.

C’est le contraire de l’amour. L’amour se donne ; l’égoïsme accapare.

Jésus a montré l’exemple de se donner pour les autres : pour les malades, les pauvres, les rejetés. Le plus grand don de soi a été offert sur la croix : c’était le don de sa vie pour la vie du monde.

La semaine prochaine nous aurons l’occasion de méditer ce mystère et de l’intérioriser en adorant la croix, en reconnaissant dans la passion du Christ l’immense tendresse de notre Seigneur pour nous.

Mais, chers sœurs et frères, ne jugeons pas sévèrement les disciples pour leur lenteur et lourdeur de cœur. Jacques et Jean – c’est vous ! C’est moi ! Ce sont nous tous !

Cherchons donc à ouvrir nos yeux sur les occasions, où nous aussi pouvons être généreux envers les autres, donner au lieu d’empoigner, être gentils envers les faiblesses de nos voisins plutôt que d’être impatients pour leurs fautes. Alors, oui, nous entrerons dans l’esprit de la passion de Jésus – passion pour nous sauver de notre égoïsme et nous apprendre à aimer, comme Dieu nous aime.

+ Hlib
Administrateur apostolique

5 avril 2020