Secrétariat du Primat de l’EGCU (Église gréco-catholique ukrainienne) – Rome
Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk – Archevêque Majeur
Gloire à Jésus-Christ !
Chers frères et sœurs en Christ !
Aujourd’hui, nous sommes le dimanche 7 août 2022. Et le peuple ukrainien mène cette lutte inégale contre l’agresseur russe depuis 165 jours. En tant que peuple, nous défendons la patrie que Dieu nous a donnée, que nous sommes appelés à aimer. Cette Patrie, où le Seigneur Dieu nous a fait le don de naître et de grandir, patrie don inestimable de Dieu.
Encore une fois durant cette nuit et la journée d’hier, la terre ukrainienne, notre patrie, a tremblé sous les bombes russes, les missiles, les frappes de l’aviation et de l’artillerie russes.
La ville de Kharkiv a de nouveau été bombardée, trois quartiers de cette grande ville sont en feu. La ville de Mykolaïv est méthodiquement détruite par l’ennemi chaque jour avec de terribles « bombardements en tapis ». Notre région de Dnipropetrovsk a été massivement bombardée cette nuit. De grandes villes industrielles, des quartiers du district de Kryvorikh, la ville de Nikopol ont été la cible de tirs de roquettes qui ont endommagé des gazoducs et des lignes électriques.
Mais l’Ukraine tient bon. L’Ukraine se bat. L’Ukraine prie. Bien que chaque jour, elle soit obligée de pleurer de nouvelles et toujours plus nombreuses victimes dues à l’agression russe.
Aujourd’hui, je veux continuer avec vous la réflexion sur le grand trésor que le Seigneur Dieu dans le Saint-Esprit donne à une personne par la prière chrétienne. Hier, nous avons conclu avec vous une réflexion sur la lecture priante des Saintes Écritures. Dans ces prochains jours, je voudrais que vous et moi voyions comment la Parole de Dieu, dans la vie de l’Église, se transforme en la prière spirituelle la plus puissante ; la plus forte des prières de contemplation de Dieu. Cette prière, que nous connaissons tous très bien, bien que nous ne comprenions pas tous, qu’elle est vraiment l’expression de la Parole de Dieu dans la vie de l’Église.
Aujourd’hui, je voudrais que vous et moi prêtions attention à la prière de Jésus. Cette « prière de Jésus », qui est une invocation incessante de la Miséricorde de Dieu, du nom de Dieu, a une signification très importante dans l’histoire de l’Église. Dans la vie monastique, on l’appelle la « véritable épée spirituelle » qui défait toutes les ruses du diable. Mais cette courte prière contemplative et méditative est née naturellement des textes des Saintes Écritures. Nous lisons que l’appel le plus courant des aveugles de Jéricho et de Capharnaüm à Jésus-Christ, l’appel de la Cananéenne, était la phrase : « Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi ! » Et ainsi la phrase a si profondément touché les auditeurs de la Parole de Dieu que les mots mêmes sont devenus la Prière de Jésus : « Seigneur, Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur (ou pécheresse)! » Et cette phrase est constamment, constamment tout au long de la journée, de la semaine, de l’année, tout au long de sa vie, le peuple de Dieu la crie, la répète, comme nous avons appris à le faire hier, dans la 5ème étape de la lecture priante de cet extrait de l’Écriture. Parfois cette prière, même raccourcie, devient plus concentrée. Des nombreux mots, on n’en garde que 2 : « Seigneur, aie pitié ». Probablement, chacun de nous a déjà prié cette prière plusieurs fois dans la Divine Liturgie. Parce que la première partie de la phrase « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu » indique qui est Dieu. Et la deuxième partie « aie pitié de moi, pécheur » – dit qui je suis. Le Seigneur est une Source miséricordieuse de vie et de salut, et je lui demande Sa Miséricorde et Son Amour. La rencontre de ces deux réalités crée des miracles. Je vous encourage tous à faire cette prière contemplative et méditative d’invocation constante du nom de Dieu, car les Saintes Écritures disent : « Ils m’ont entouré, mais au nom du Seigneur, je les vaincrai. »
Que le nom du Seigneur invoqué dans la prière de Jésus devienne la force de notre victoire.
Aujourd’hui, je voudrais m’adresser particulièrement en ce dimanche à nos frères et sœurs que, malheureusement, aujourd’hui le monde appelle « réfugiés ». A ceux qui ont été contraints de quitter leur patrie. Et aujourd’hui, ils sont dispersés dans les pays d’Europe centrale et occidentale, ainsi que dans d’autres parties du monde.
Chers fils et filles, enfants d’Ukraine ! Je vous demande d’être de dignes ambassadeurs de votre patrie, car le monde en vous rencontrant, veut voir, entendre et rencontrer l’Ukraine. Je vous en prie, préservez votre culture, votre langue, votre église et votre identité religieuse. Je vous demande de rejoindre nos communautés ukrainiennes, qui existent dans les pays où vous vous trouvez. Prenez soin de l’éducation chrétienne et nationale de vos enfants. Je vous en prie, n’abusez pas de l’hospitalité de ces peuples qui vous reçoivent. Ne vous contentez pas d’être consommateurs de leur aide, mais participez activement au travail. Afin d’augmenter le bien commun du pays qui est devenu votre nouvelle maison aujourd’hui. Intégrez-vous à la vie de ce pays. Mais de toutes vos forces résistez à l’assimilation, à la disparition de votre identité culturelle, nationale personnelle. Comme le dit notre Kobzar : « Apprenez des autres, n’ayez pas peur des vôtres. » Soyez la voix de l’Ukraine dans le monde.
Ô Dieu, bénis l’Ukraine. Bénis notre peuple ukrainien. Donne-nous la force de vaincre le mal en Ton nom. Bénis notre armée ukrainienne. Et que vienne sur la terre ukrainienne la paix de Dieu, Ta paix juste et tant attendue.
Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous avec Sa grâce et Son amour pour l’humanité pour toujours et à jamais. Amen
Gloire à Notre Seigneur Jésus-Christ !
+ Sviatoslav