Message de Mgr Hlib Lonchyna à l’occasion du 35e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl

Le 26 avril 1986, une explosion s’est produite à la centrale nucléaire de Tchernobyl, affectant la vie de centaines de milliers de personnes et changeant le cours de l’histoire. À l’occasion du douloureux anniversaire de la catastrophe, offrons nos prières à Dieu pour qu’Il se souvienne de toutes les victimes de Tchernobyl – vivantes, mortes et à naître.

Nous prions pour ceux qui ont perdu la santé, et tous leurs biens ; nous prions pour ceux qui ont été tués par les radiations et leurs familles ; nous prions pour les générations futures qui porteront les blessures et les traumatismes de l’accident de Tchernobyl dans leur corps pendant longtemps. Nous les confions, et nous tous, aux soins de Dieu, car un seul Seigneur « essuiera toute larme de leurs yeux » (Ap 21,4).

35 ans se sont écoulés, mais l’Ukraine et de nombreux autres pays tentent encore de surmonter les conséquences de la catastrophe. La ville de Pripyat et la zone d’exclusion de 30 kilomètres sont un terrain vague douloureux, une plaie visible sur le corps du globe. Les scientifiques, les agences gouvernementales et les organisations internationales font tout leur possible pour empêcher les fuites de rayonnement du réacteur détruit, qui parfois peut faire penser à une bête dangereuse en sommeil. Mais il y a des conséquences qui ne peuvent être mesurées par le temps, les kilomètres, les doses de rayonnement et aucune statistique – la souffrance des êtres humains, la souffrance du cœur humain. Agonies douloureuses, maladies connues et inconnues, malformations congénitales, perte d’êtres chers, nécessité de recommencer la vie de zéro. Le monde dans lequel ces personnes vivaient, à un moment donné, dans la nuit du 26 avril 1986, a tout simplement cessé d’exister.

La catastrophe de Tchernobyl a changé le cours de l’histoire : la tragédie a placé l’Ukraine au centre de l’attention du monde, et la réaction inappropriée, voire même les mensonges purs et simples des dirigeants ont accéléré l’effondrement de l’Union soviétique.

Ce triste anniversaire nous force à réfléchir – au cours de l’histoire, aux limites de la raison, au prix fort de l’erreur, et nous exhorte à ne pas oublier les victimes, mais à être généreux envers elles, en leur accordant du temps et une attention fraternelle pour aider à soulager leur douleur, qui est invisible, mais bien réelle. Lorsque nous tendons la main à notre prochain, nous ravivons l’espoir de toute l’humanité, que Dieu a fait régner sur notre planète. Nous en sommes tous responsables et nous devons faire un effort pour la préserver et la guérir.

Le jour du Souvenir de Tchernobyl est un jour de responsabilité envers Dieu pour sa création. Ce sera un témoignage puissant du Sauveur ressuscité, qui « a vaincu la mort par la mort ». Face à l’ombre de la tragédie de Tchernobyl, que brille la lumière de la présence du Christ sur terre.

Paris, le 26 avril 2021